Retour à Ramallah

Après mon voyage de février en Palestine et de très belles rencontres, j'ai décidé de retourner à Ramallah en juin de ma propre initiative cette fois.
Je suis donc parti à moitié en vacances, à moitié pour travailler à Al-Kamandjati.
Il s'est d'ailleurs trouvé que mon voyage correspondait à la venue en Palestine de Lukas (le directeur de Music Fund), de Christian Bertram (un luthier guitare Belge très sympathique dont j'ai fait la connaissance) de Nedda El-Asmar (une designer Belges), et de Jesus Ruiz Mantilla (journaliste à El Pais).

Avec Olivier Marie (le luthier piano de Music Fund, qui vient de terminer un séjour d'une année à Naplouse), nous étions donc une bonne délégation de Music Fund et avions le projet de visiter notre école de musique partenaire (Al Qattan fondation) dans la bande de Gaza. Cette visite n'a malheureusement pas pu être réalisée faute des autorisations de l'armée israélienne (la bande de Gaza est encore à ce jour comme une vaste prison dont les frontières sont bouclées par le blocus israélien).


Voici donc un petit panorama de ce séjour, avec cette fois quelques vues d'autres villes de Palestine: Jérusalem, Jéricho, Jénin, Sabastiya, Béthléem...


Fin du séjour

La fin du séjour s'est admirablement bien passée. Pleine de rencontres et d'expériences.
C'est un peu antiblog, mais je n'ai pas eu le temps (et l'envie) d'être à jour ni pour le texte, ni pour les photos! Donc voilà! Fin du voyage pour le moment!



Et pour bien finir, une petite video des aventuriers de Music Fund sur le Mont Gerizim...

Samedi 14 au mardi 17 février

Je n'ai pas été très assidu sur le blog ces derniers jours... J'ai fais beaucoup de choses sans avoir vraiment le temps d'aller sur internet, etc

De dimanche à lundi, j'ai fais mon petit voyage à Naplouse, chez Olivier, mon compère music fundien!
Le voyage prend environ une heure en minibus, et comprends 3 checkpoints de l'armée israélienne. J'avoue avoir un peu appréhendé, mais le passage s'est fait sans problème. Le bus s'arrête juste au niveau d'un bunker, un soldat regarde vite fait dans le bus et c'est reparti. En réalité on peux entrer simplement à Ramallah et à Naplouse, mais les contrôles sont plus strictes quand on veux sortir.
Au retour il a donc fallu prendre un taxi service depuis le centre de Naplouse jusqu'au checkpoint qui est à l'entrée de la ville, puis faire la queue pour vérifier le passeport, et enfin reprendre un taxi bus vers Ramallah.
Pour un étranger c'est très rapide (il y a même une file exprès pour les étrangers, les femmes, et les handicapés!), mais un palestinien peut éventuellement avoir à patienter deux heures, voir bien plus avant d'être autorisé à passer (il arrive parfois que les soldats refusent le passage, à ce qu'il parait).
C'est dans ces checkpoints qu'on se rend compte que les palestiniens sont en prison dans leur propre ville (en ce qui concerne Naplouse en tout cas). D'ailleurs à Naplouse il est interdit de construire sur les hauteurs des montagnes qui surplombent la ville: c'est réservé aux colonies superprotégées (reliées directement à Tel Aviv par autoroutes indépendantes), ou bien aux bases de l'armée israélienne.

Y a tellement de choses à raconter que je ne sais pas par où commencer!
Donc je vais mettre des photos et les commenter...


Première visite à Naplouse: le puit de Jacob (the real one), sur lequel cette église toute neuve (car détruite par la guerre) a été construite.


Des vaches ! ^^


Un mur en ruine de la ville antique de Sichem (mur du bronze moyen), qui fait maintenant partie de Naplouse.


Vue du Mont Gerizim côté mer morte (Sud). C'est le mont sacré des Samaritains, qui le considère comme étant le lieu de la véritable ville sainte, plutôt que Jerusalem.
Colonies israéliennes au dessus, périphérie de Naplouse au dessous...


Ruines sur le Mont Gerizim.
Ces ruines sont magnifiques, et toute personne allant à Naplouse se devrait de s'y rendre!


Vue du Mont Gerizim, côté Liban (Nord).


La grande mosquée de Naplouse.


L'atelier (magnifique) d'Olivier.


Les fameux taxis!


Une des fabriques de savon de Naplouse.

Pour encore plus de photos (et des belles), je vous conseil de visiter le blog d'Olivier... magnifique!

Vendredi 13 février

Il faut que je parle un peu des transports en commun à Ramallah !

La ville grouille de taxis et de bus jaunes (je pense qu’il y a vraiment plus de taxi que de voiture !). Il parait que si l’on regarde la Palestine depuis le haut, on ne voit que du jaune ! (je veux bien le croire !).

Bon, les taxis normaux fonctionnent à peu près comme n’importe où… ce qui est drôle en fait ce sont plutôt les bus jaunes. Ce sont des minibus ; avec une petite dizaine de places ; et qui fonctionnent de manière bizarre. J’avoue ne pas avoir bien compris jusqu’à présent la logique… on monte dans le premier bus qui passe devant chez soi, et ce bus nous amène forcément au centre ville. Ça je peux comprendre (sauf que l’itinéraire n’est jamais le même). Ensuite, là où ça devient atypique, c’est pour rentrer chez soi… on monte dans un bus au centre ville (donc), et puis comme par magie, à un moment donné, il passe devant chez soi ! MAIS POURQUOI ? Ramallah est quand même une grande ville. J’ai pas eu l’impression de faire toute la ville en long en large et en travers avant d’arriver !

Bref ! N’y pensons plus ! Ramallah a le meilleur service de bus du monde, et c’est ça l’essentiel !

Ce vendredi 13 s’est passé comme… un vendredi ordinaire ! Ici le jour de repos n’est pas le dimanche mais le vendredi. Ceci dit, l’école reste ouverte et il y a toujours des cours.

Donc : tout en écoutant le sermon de l’imam (l’école est juste à côté du minaret d’une mosquée) j’ai fais pas mal de boulot sur les clarinettes. J’en ai une dizaine à l’atelier, et y en a d’autres qui arrivent ! Je me sens oppressé! (non je rigole bien sûr): tout le monde vient me voir pour régler un truc par ci, un machin par là, ce bidule à souder, ce bitoniaud à resserrer… !

Le vendredi c’est aussi le jour de grand nettoyage à Al Kamandjati [nom de l’école]. C’est rigolo, tout le monde s’y met : les petits et les grands! Chacun s’affaire pour mettre la main à la pâte.

ET, le vendredi c’est aussi le jour de la répétition de l’orchestre, dans le quel je me suis fais enrôlé comme troisième flûte, pour l’occasion !

Après la répétition, on est allé dans un resto avec toute l’équipe des profs de l’école : Italiens, français, allemands, anglais, palestiniens : un repas cosmopolite !

On est ensuite rentré à l’appart’ avec Julia (en bus magique, donc), et on s’est arrêté chez Saed – qui habite au premier étage du même immeuble – pour chercher de l’eau dans des bouteilles, car on a une coupure d’eau depuis deux jours… On est resté environ 1H30 ! On s’est fait offert le thé par toute la famille, en regardant un bollywood (40 ans d'âge...), et en discutant dans un langage imaginaire avec le petit dernier de cette grande famille (ça le faisait beaucoup rire !).

Des gens vraiment très gentils et un accueil en or !

Encore une journée bien plaisante, surtout que même s’il fait encore un petit peu frisquet, il y a du soleil maintenant ! (« Ha ha ha », dis-je à l’intention de ceux qui sont sous la neige).

Je connais de mieux en mieux les gens et le mode de vie, et je profite de mieux en mieux de mon séjour, si court, en fait !

Jeudi 12 février

Après ces deux trois jours de pluie, enfin une belle journée. Je ma plains, mais pour les gens d'ici c'est une chance d'avoir de la pluie!
Donc une petite photo de ma vue au réveil (au loin, Jerusalem):



Et puis j'ai aussi pris des photos de l'école aujourd'hui:












Shehada & Julia (ma "colloc")

Comme d'habitude, c'était une journée culinaire: on a eu droit à un petit gueulleton confectionné par Mohammad à l'atelier!



Et puis a terminé la journée par le traditionnel narguilé (sur la terrasse cette fois), et on a eu droit à un petit concert privé de Mahmoud et Julia dans une salle de l'école:


Enfin, de retour à l'appart', soirée spaghettis avec Giulio (un prof de violon italien qui vit à Bethléem et qui donne cours à l'école le vendredi...)



(Je fais vite car je suis pressé par le temps, mais je vais retoucher ce post un peu plus tard et y mettre une photo du "concert"!)

Les violons de Shehada


Le verni c’est son premier, et le blanc, son deuxième, qui est pas encore terminé.




Le p’tit dernier



Shehada




Mercredi 11 février

Une journée de plus sur les trompettes.




On a bien avancé…

(… sans oublier de marquer une pause kefta…)

…et j’espère pouvoir passer aux trombones puis aux clarinettes demain.

Ce matin j’ai fais essayer les trompettes déjà prêtes à Carlo, le prof de trombone/trompette, qui était content. J’ai aussi rendez vous avec les profs de flûte et de hautbois, vendredi et samedi : le séjour est court mais intensif. Je décolle pas beaucoup de l’atelier !

J’ai décidé d’aller à Naplouse dimanche prochain chez Olivier Marie, un compère de Music Fund (accordeur et facteur de piano) qui travaille là-bas depuis un an (je l’ai déjà dit ? Je sais plus). J’ai hâte de sortir de Ramallah pour traverser un peu le pays, et visiter Naplouse, qui est une ville très ancienne.